À la rentrée 2018, FL a fait l’object d’un long article dans Versailles + journal local de la ville qui souligne l’engagement local de FL, son parcours et ses expositions à venir au Château de Buc et au cloître des Dominicains à Paris, rue du Fb Saint Honoré.
Retrouvez l’article ci-dessous :
Florence Viguier : le souffle de l’art d’une peinture inspirée
Versailles est une pépinière de destins originaux qui constitue l’un des charmes de cette ville, car on y rencontre, on y côtoie, des personnalités hors du commun, héritage lointain de ces populations que Louis XIV avait attiré jadis dans ces paysages austères destinés à la chasse et où la terre souvent ingrate a offert un levain dont on n’a pas cessé de mesurer les bienfaits.
Florence Viguier se trouve ainsi à un carrefour où elle a subi les trois influences les plus caractéristiques de la société versaillaise traditionnelle : l’armée, la religion et l’art.
Née à Sarrebourg d’un père officier de cavalerie, elle a subi l’éducation des familles de militaires, habituées à l’ordre et à la discipline et aussi aux mutations qui émaillent l’existence des garnisons loin d’une existence sédentaire dans les lieux les plus variés que l’on n’a pas forcément désirés, tels que Bitche, Poitiers ou Nantes, mais auxquels on s‘habitue par discipline, tout en rêvant aux grands espaces que l’on rêve de découvrir au moment de l’adolescence. Ainsi, une fois le bac mention arts-plastiques passé à Tarbes, elle part à la découverte de l’Amérique comme jeune fille au pair pendant un an, ce qui lui permet de s’initier à un langage qui deviendra rapidement aussi important pour elle que sa langue maternelle. Avec un souci de partager aussi outre atlantique la vie du quotidien, elle passe trois étés de suite à New York City et renouvellera ainsi son expérience américaine, en reprenant entre temps des études universitaires et en obtenant notamment une maitrise d’histoire contemporaine. Elle reste aussi dans la filière militaire en épousant un Saint Cyrien qui la conduira dans des garnisons nouvelles, tout en donnant naissance à trois enfants et en recourant à des épisodes d’enseignement pendant quatre ans pour des classes européennes jusqu’à la mutation de son mari, diplômé de l’école de guerre et spécialiste de l’armement à Satory en 2012.
C’est alors qu’elle va découvrir Saint Jean Hulst, où elle va enseigner l’histoire et la géographie, avec un souci permanent de l’innovation, en faisant preuve d’un grand éclectisme pour ouvrir les jeunes sur le monde: elle intervient en classe de troisième et seconde, et dispense des cours entièrement en anglais en première et terminale pour les classes européennes. Avec un souci de développer l’instruction civique, ce qui l’a conduit avec 62 élèves de l’école en mai dernier à ranimer la flamme sous l’Arc de Triomphe et à faire découvrir l’Elysée à ses élèves. Elle a multiplié aussi les voyages dans des lieux emblématiques comme un pèlerinage à Rome ou dans un lieu de mémoire comme Auschwitz.
Entre temps, et dès le retour de son premier séjour aux Etats-Unis, elle avait commencé à dessiner, puis à peindre. Cette passion prendra de plus en plus de consistance. » La peinture est pour moi un besoin, une nécessité, elle est devenue ma normalité, ma vie ! », assure-t-elle. Partout, elle offre des témoignages, car « elle est faite de lignes qui se croisent, de chemins qui se rencontrent, de liens qui se tissent et de portes qui s’ouvrent ». Avec une dominante : celle d’exprimer la foi profonde qui est la sienne qui apparait dans ses tableaux où domine le bleu, avec des lignes structurées autour de la Croix et une évocation fréquente des Béatitudes. Car l’art et la religion son liés l’un à l’autre, comme le rappelle Jean d’Ormesson : « Le christianisme a joué avec un éclat sans pareil le rôle de promoteur de la culture et de l’art ».
Pas étonnant qu’un tableau de Florence, « Mater Dolorosa », occupe une belle place dans le hall d’entrée de Saint Jean-Hulst où elle est maintenant en résidence d’artiste. Son ancien aumônier, le père Yann Le Lay, aujourd’hui curé de Sainte Elisabeth, évoque « le souffle inspiré qui émane de ses toiles», tandis qu’une autre autorité religieuse, le grand rabbin de France Haïm Korsia, qui préface le catalogue de sa dernière exposition, rend hommage à » la beauté subjective de ses œuvres, expression d’une découverte qui transcende l’esthétisme pour le faire devenir une bénédiction ».
Commencé humblement aux Invalides lors d’une exposition en faveur des blessés de guerre ou lors des fêtes de charité de l’école, Florence, qui frôle aujourd’hui la quarantaine, a pris son envol en commençant à capter un public plus large. Elle a ainsi retenu l’attention du collectionneur Laurent Dassault , qui lui a permis d’exposer chez Artcurial. Elle a un programme garni d’expositions parisiennes à partir de l’automne avec un point d’orgue du 21 mars au 11 avril 2019 où ses œuvres seront exposées dans le cloître des Dominicains rue du faubourg Saint Honoré. La région versaillaise n’est pas oubliée, puisqu’elle accrochera ses toiles au château de Buc du 23 au 25 novembre 2018 et bientôt au Trianon Palace.
Cet été, elle a profité des longues vacances scolaires pour se réfugier dans la petite maison que le couple a acheté récemment en Corrèze pour s’adonner à sa passion, peindre inlassablement, « parce que la plus grande des joies est de rendre grâce au Créateur, parce que la plus belle des prières sera l’œuvre de nos mains ».
Michel Garibal